CONTRE LA MILITARISATION DE LA LUTTE DE CLASSE RESISTANCE – REVOLUTION 19 JUIN 2008

Contribution a la Journée internationale des prissioniers révolutionnaires 2008

Les changements survenus en Italie sont très importants : la bourgeoisie a réussi à se doter d’un gouvernement fort. Gouvernement appuyé par une majorité parlementaire solide et bien plus homogène que la précédente.

Et, nouveauté absolue, avec l’expulsion du parlement des résiduelles forcés de la gauche réformiste révisionniste, il y a la réduction de la représentation à deux grands partis bourgeois : l’un de droite, l’autre du centre.

En fait, ce « tremblement de terre » est encore plus compréhensible à la lumière de la stratégie collaborative que les deux partis avaient proclamée et engagée : aujourd’hui en Italie, la bourgeoisie a réussi à se doter d’un gouvernement fort et d’un parlement de simple support !


Nous ne sommes pas à pleurer pour telle simplification institutionnelle que, au contraire, peut rendre plus facilement reconnaissable la nature de classe des institutions de l’Etat. Simplification qui peut permettre plus facilement de libérer les mouvements de masse de l’éternelle illusion de l’alternance gouvernementale. L’expulsion de la gauche réformiste révisionniste, en ce sens, est très positive : drastiquement réduite, avant encore que dans le poids électorale (1 million de voix, sur les 3 précédents !), par le discrédit accumulée tout le long de son immonde double jeu à soutenir un gouvernement et des politiques complètement bourgeoises et impérialistes.

Bien difficile ça sera pour elle de jouer son rôle de récupération et sabotage de l’intérieur du mouvement de masse. Puisque ces derniers se développement et se radicalisent depuis quelques temps, soit dans leurs contenus soit dans les formes de lutte !


Par ailleurs, le scénario en perspective évolue encore et, depuis sa prise de fonctions, le gouvernement et la Confindustria (l’Association Patronale) ont donné clairement la direction : offensive sur tous les fronts contre le prolétariat et, à l’extérieur, contre les peuples opprimés.

L’objectif ne change pas : intensifier le taux d’exploitation, augmenter les profits, gagner des positions dans la compétition mondiale.

Une des premières décisions est ainsi le saut de qualité répressif contre une lutte populaire, en cours depuis longtemps. La lutte des populations de la région de Campania (Naples) contre le découpage capitalistique du territoire (parce que ça c’est la substance et la cause de la crise du traitement des ordures), ça sera réglée par la militarisation, avec la menace d’emprisonnement direct et lourdes condamnations pour qui s’opposera !

Tandis que sur le front de la guerre impérialiste, l’heure est à la « révision des règles d’engagement », à savoir, l’augmentation de la participation aux opérations militaires de la part des troupes italiennes. Pour ne pas parler des nombreux plans de collaboration avec le patron US, déjà à bon point avec le gouvernement précèdent, et maintenant vouée à une accélération ultérieure.


Ce descriptif rapide et essentiel pour dire que le cas italien confirme dramatiquement les prévisions : l’enfoncement dans la spirale de crise capitaliste (dont le crack financier / immobilier constitue la pointe d’iceberg) ne pouvait que raviver encore la tendance à la guerre. Interne et externe !


Et en fait :


- Tendance analogue dans toute l’Europe et notamment chez les « deux moteurs de l’UE » : France et Allemagne.

En cette dernier on assiste à la tentative de contenir la renaissance du mouvement révolutionnaire par une stratégie et de moyens similaires à ceux employés par la contre révolution italienne.

Instrument principal en est les lois contre les délits associatifs.

Autant ici on abuse de l’article 270 (code fasciste), ainsi en Allemagne c’est le bismarckien article 129 (conçu pour la répression des marxistes) ; et, comme ici, on frappe principalement les tentatives de concrétiser le processus révolutionnaire et son instrument fondamental – c’est à dire le parti communiste, armé, du prolétariat – ainsi en Allemagne, sont frappés les noyaux militants qui, concrètement, se posent du moins dans la perspective révolutionnaire (procès du « Militante Gruppe »).


- L’escalade militarisante et oppressive que, en Euskal Herria, le Mouvement de Libération Basque affronte courageusement et à un grand niveau politico militaire. Et en front uni avec le PCE (r) et la Résistance antifasciste (par laquelle, les GRAPO), dans toute l’Espagne.


- L’escalade similaire en Turquie et Kurdistan, contre la forte Résistance de forces révolutionnaires, indépendantistes et communistes ; par ailleurs, comme aspect plus général l’affrontement autour des plans impérialistes du « Grand Moyen Orient ».


- En Amérique Latine, l’impérialisme US, outré par la relative perte de contrôle, multiplie agressions, provocations, manœuvres.

Dont, les plus graves visent à liquider les puissantes guérillas en Colombie et au Pérou, à empêcher l’approfondissement du processus révolutionnaire et son extension à d’autres pays.


Nous nous en arrêtons là, mais ces réalités sont nombreuses dans tout le Tricontinent. Comme nous disons depuis des années, la question à comprendre et à traduire dans la praxis c’est que l’irréversibilité de la crise capitaliste, du caractère général et historique ; alimente les caractères autoritaires et militaristes de l’impérialisme et la tendance à la guerre inter impérialiste.

Et que, loin de se refugier dans les plaintes et, dans les invocations à la démocratie et au droit bafoué (ce qui politiquement va de pair avec les tactiques opportunistes et néo révisionnistes), il faut affronter la lutte pour ce qu’elle est…De plus il faut en faire une occasion pour apprendre à lutter, à combattre, en faire terrain de développement du mouvement de classe vers l’unique perspective concrète : la prise du pouvoir, pour le renversement du système.

Cette maturation du processus révolutionnaire, se donnent transversalement sur différents niveaux.


19 juin 2008 Militants Communistes sous procer PC p-m, à Milan


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